Producteur à Loriol, dans la Drôme, Adrien Clair cultive sur une vingtaine d’hectares cerises, abricots, grenades et kiwis. Certifié Haute Valeur Environnemental et Agriculture Biologique, il a fait le choix de passer à l’agrivoltaïsme pour 3 ha de sa production de cerises.
Comment avez-vous découvert l’agrivoltaïsme ?
Je cherchais une solution autre que les filets pour protéger mes arbres fruitiers. Je me suis donc rendu avec mon père au salon Tech&bio dans la Drôme pour voir ce qui était proposé et j’ai découvert l’agrivoltaïsme. Nous avons été bien accompagnés et nous avons lancé une parcelle test de 3 000m2 pour mesurer les effets des panneaux dynamiques sur nos cerises.
Comment fonctionnent vos panneaux dynamiques ?
Ces panneaux bougent en fonction des conditions climatiques. Ils protègent de la grêle et s’effacent pour laisser passer le soleil. Une station météo est intégrée au dispositif qui programme ensuite un algorithme. C’est donc la machine qui s’adapte à l’agriculteur et pas l’inverse ! On ne s’occupe pas des panneaux, nous faisons notre travail d’agriculteur.
A quoi sert cette parcelle test ?
Elle a servi à vérifier les réactions des arbres et des fruits avec les panneaux et à fournir des données. Comme les tests ont été concluants, nous passons à présent à la réalisation du projet sur 3 hectares. Les panneaux sont installés puis en février nous planterons les cerisiers pour une première production deux ans et demi après.
Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans le montage du projet ?
Les lourdeurs administratives et le fait de convaincre tous les échelons. Heureusement nous avons un maire très soutenant, ça a bien aidé ! Il a fallu bien expliquer parce que certains ne faisaient pas le distinguo entre agrivoltaïsme et photovoltaïque. Le photovoltaïque consiste à mettre des panneaux n’importe où y compris sur des terres de très bonne qualité qui sont ensuite perdues pour la production. L’agrivoltaïsme ce n’est pas ça, c’est d’abord un projet agricole.
Les riverains et les autres agriculteurs étaient-ils inquiets de votre projet ?
Non, nous avons fait des réunions de présentation en amont avec l’opérateur pour expliquer en toute transparence et les quelques doutes se sont rapidement dissipés. D’autres agriculteurs autour de moi se sont également intéressés à l’agrivoltaïsme mais ce n’était pas toujours possible en fonction du terrain ou des restrictions environnementales. C’est ça qui est bien avec l’agrivoltaïsme, on ne peut pas faire n’importe quoi.
Pour en savoir plus sur les productions Clair : https://www.earl-clair-fruits.fr/